» Promenons nous dans les bois, pendant que l'zombie n'y est pas. S'il y était, on le défoncerait. ~

Un franc-parlé hors du commun, un air de zombie gravé sur le visage, il faut dire que Seven n'est pas du genre à passer inaperçu. Quoique relativement silencieux par moment. Le tout est de savoir : Qui est-il aujourd'hui ? En un mot : flippant. « Je ne m'intéresse pas à ceux qui survivent ! » « Je ne survis pas ! Je vis, tout simplement.. Je m'amuse... » Cela le caractérise bien. Menteur, usurpateur d'identité, il est plutôt lunatique. Mais surtout, impossible à cerner. En effet, personne ne sait quand il rit ou quand il est sérieux. Il faut dire que le sourire perpétuellement dessiné sur les lèvres, ça n'aide pas réellement. A côté de ça, il a ses moments de lucidité complète qui, malheureusement, se font de plus en plus rares. Oh, il a conscience de tous les risques qu'il court à entrer dans un super marché en chantonnant, simplement, il le fait tout naturellement. C'est un peu sa nature de casse-cou têtu qui revient au galop. Puis, c'est un garçon à la limite de l'hyperactivité, qui adore l'action et est toujours prêt à se battre, si c'est nécessaire (ou s'il le juge nécessaire). D'ailleurs, il a un peu de mal avec l'autorité. En fait, il faut simplement réussir à le dompter et à l'apprivoiser. Ce qui n'est pas chose facile...

En effet, ce sauvage s'amuse parfois à manipuler les autres. Se faire passer pour quelqu'un qu'il n'est pas (ou plus). Il joue au malade imaginaire pour frapper les gens dans leur dos: la ruse donc, la comédie, sont de bons atouts pour survivre. Vous remarquerez surement qu'il aime à changer régulièrement de tête. Cheveux ébouriffés pour un air de gamin de seize ans, remis en arrière et hop, adulte de trente ans. A ne plus savoir qui il est, il a prit l'habitude d'être... Tout le monde. Borné, impulsif, il n'écoute rien ni personne. Et heureusement pour lui, il est intelligent, ce qui lui a permis jusque ici de s'en tirer (presque) entier.

Amnésique, il ne se souvient absolument pas de son passé, en outre, son air ''j'm'en foutiste'' en dit beaucoup sur son intérêt pour celui-ci (en vérité, il s'y intéresse énormément et ne plus se souvenir l'énerve, vraiment). « Tu t'appelles comment ? » « Aucune idée. » Par ailleurs, je pense pouvoir dire que Seven vit dans les extrêmes. Il aime bien quelqu'un ou le déteste, mais reste rarement neutre. Il est méfiant ou très confiant, pessimiste ou optimiste, mature ou immature, amical ou grognon, violent ou doux. Il n'est pas méchant au fond (sauf avec les cadavres ambulants, qu'il prend presque plaisir à massacrer). Il a même un excellent fond. Faut juste réussir à creuser un peu en lui pour le forcer à retirer son masque de folie. Enfin, il use de l'humour en toute situation.

En fait, je ne sais pas quoi vous dire. Il est si changeant et évolue tellement... Comment je me comporte avec les autres ? C'est une bonne question. A méditer.

Bon, cela a commencé par un cri je crois. Non, pas l'infection, je vous parle de l'accident de la Station de Radio de la XIIeme avenue. Souvenez vous, les journaux en avaient vaguement parlé, le 10 Juin. Ouais, c'est ça, un cri, un horrible cri. Je ne sais pas trop ce qu'il s'est passé, je ne m'en souviens pas vraiment. Une sorte de petits tremblements de terre ou une explosion peut être (?). On diffusait un extrait de ma première compo' d'ailleurs. C'était un monde nouveau qui me tendait les bras. Après la galère, les ennuis, la famille recomposée et l'orphelinat, c'est clair que je me sentais revivre ! J'avais le droit à une nouvelle chance ! Enfin, jusqu'à ce que le studio s'écroule sur nous...

Je me présente, j'm'appelle Nathanaël. Enfin, ça, c'était mon prénom d'avant. Avant que je perde la mémoire bien sûr, mais aussi avant que je devienne l'espèce de fantôme des rues que je suis aujourd'hui. Hum...

La naissance n'est qu'une étape n'est-ce pas ? Baptisé Nathanaël. Le nom de son frère (disparu - cf Prédef). Mais, le sien désormais. Les parents, de l'amour, un peu d'eau. Des étrangers ? Au diable. Exclus de la société ? Pourquoi ?

Il y avait deux enfants qui jouaient dans un jardin. Puis, deux adolescents au bord d'un lac. Ils riaient. Leurs dents brillaient d'une égale blancheur. Ils étaient heureux. Ils avaient grandi ensemble. Ils étaient voisins. Une amie. Une confidente. Elle était le soleil de son univers. Sa vie aussi. Le centre de son intérêt. Le centre de son attention. Ils étaient jeunes et beaux. Ils s'aimaient. Ils se promettaient de toujours s'aimer. Mais ils savaient pourtant que le destin leur jouerait un vilain tour.

Puis toute l'humanité a basculé dans un monde de fous. Les murs se sont écroulés sur moi, m'asphyxiant. J'aurais dû mourir là dessous. J'aurais tellement voulu mourir ce jour là...

Ben... Après ça, y a eu tellement de choses que je crois que je ne pourrai pas tout vous dire. Je me suis réveillé à l'hôpital. Enfin, on m'a réveillé plutôt, me hurlant dessus des choses que je ne comprenais pas. C'était simplement la panique. Et ça, ce n'est pas passé inaperçu. C'est vrai, les couloirs étaient peuplés de cadavres ambulants et, sincèrement, je ne sais même pas comment on est sorti de là-bas vivants. Toujours est-il que notre aventure ne faisait que commencer.

« Putain, Nathanaël...
« Quoi ?
« Ta blessure... Elle forme un sept !

Ellipse de 400 jours.

« Nath'... » « Oui ? » « J'ai peur. » « ... » Il la prend dans ses bras. « Moi aussi. » Le silence se fait. Il regarde les étoiles. Elle fixe l'horizon, le reflet du ciel dans une vulgaire flaque d'eau. Il ressert son étreinte. Il sent son corps chaud contre lui, les battements de son cœur. Il sent sa peur, ses craintes, son amour aussi. Il l'aime. Il le lui dit. « Si ils finissent par nous avoir... » « Tais toi, idiot. » « Non mais, c'est important... » « Nathanaël. » Elle se redresse et plante son regard dans le sien. Elle pleure en silence. « S'il te plait. » Il la regarde, il l'embrasse. « S'ils m’attrapent, je veux que tu saches que je t'aime. Plus que tout. » Elle sourit vaguement. Elle sourit pour ne pas pleurer. « Moi aussi... Moi aussi... » Quand le silence revient, il brise une dernière fois le calme du lieu. « On se retrouvera là-haut, hein ? » « Ouais. Bien sûr. Mais avant ça, on a toute une vie qui nous attend je crois... » « J'en suis sûr. » « Menteur. » Des rires résonnent dans la nuit. Les derniers.

Elles étaient si belles nos promesses... J'aurais tellement voulu les tenir...

Il n'y avait plus qu'un jeune adulte dans un jardin. Puis, un homme devenu "zombie" au bord d'un lac. Il ne riait plus. Sa peau était tâchée d'un sang qui n'était pas vraiment le sien. Il ne serait plus jamais heureux. Il ne serait plus jamais le même. Il était seul désormais. Elle n'était plus. Morte. Il l'avait tué. Il avait été obligé de la tuer, pour vivre. Mais il ne voulait pas. Il lui avait promis de mourir avec elle. Et il ne l'avait pas fait. menteur, menteur, menteur, menteur, menteur. Silence.

Que le destin s'acharne sur lui, il ne se souvient de rien. Suis-je fou ? Surement. Mais c'est tellement plus drôle ainsi.